Si, depuis un an, des bâtiments géants sortent de terre pour accueillir des activités logistiques à valeur ajoutée, le Parc des Industries Artois Flandres reste avant tout un parc industriel qui continue à se développer.
Avec la création du Prologis Park qui accueille déjà Colissimo et Geodis ou encore l’arrivée prochaine de Carrefour, le Parc des industries Artois Flandres a effectué un virage stratégique avec l’implantation d’imposants bâtiments logistiques de plusieurs milliers de mètres carrés.
Les plus pessimistes diront que c’est un signe d’un déclin de l’industrie, les autres parleront d’une opportunité pour créer des emplois durables dans une société en pleine mutation.
Le SIZIAF préfère parler de diversification en avançant quelques chiffres qui parlent d’eux-mêmes. « Actuellement, sur ses 460 hectares, le Parc compte 70 hectares d’activité logistiques (80 hectares lorsque tous les projets seront achevés). Ce sont donc un peu plus de 380 hectares, 80 %, qui sont réservés au développement des activités industrielles ou de service à l’industrie », souligne Johanne Vitse, directrice adjointe du syndicat mixte en charge de la gestion du Parc.
Le Parc reste donc avant tout un parc industriel au cœur duquel, les entreprises se développent plutôt bien voire très bien, innovent et créent de l’emploi. Pour preuve, de nouveaux chantiers fleurissent un peu partout sur le Parc. « Il y a une dynamique particulièrement intéressante actuellement. De nouvelles entreprises viennent s’établir sur notre Parc et, dans le même temps, nous assistons à une expansion des entreprises installées à Douvrin et Billy-Berclau depuis plusieurs décennies », poursuit la directrice du SIZIAF.
L’industrie en bonne forme.
Les raisons de cette dynamique sont multiples mais avant tout conjoncturelles. Exit la crise qui a touché toute l’économie française en 2008 et qui a eu de lourdes conséquences sur les entreprises industrielles avec une réduction des effectifs, une baisse de la production et surtout une baisse des prix. « Nous sommes revenus à des niveaux de prix d’avant crise, la tendance est bonne et nos carnets de commandes sont pleins », attestent plusieurs industriels du Parc. Profitant de ce contexte favorable et se projetant sur les dix à quinze années à venir, les entrepreneurs du Parc n’hésitent donc pas à investir dans des locaux plus grands, à embaucher du personnel pour répondre à une demande en forte hausse et se préparer à relever de nouveaux défis.
Une visibilité qui donne des ailes.
Bertrand Delzenne, dirigeant de l’entreprise éponyme explique « notre cœur de métier, c’est l’industrie automobile, nous avons tissé des liens particuliers avec les donneurs d’ordre et sommes aujourd’hui, un fournisseur de rang un. Nous travaillons actuellement sur des marchés ayant une durée de vie de plus de dix ans et parfois même sur du plus long terme. Cela fait donc sens d’investir pour s’agrandir et moderniser notre outil de production ».
La société Delzen disposait d’une réserve foncière qu’elle va utiliser pour construire, dans les mois à venir, un bâtiment à énergie positive qui produira un tiers de l’énergie consommée par son activité. « Il s’agit d’un investissement de plusieurs millions d’euros qui nous permettra de gagner en performance et donc répondre à de nouvelles opportunités de marché ».
D’autres entreprises sont dans la même dynamique. Citons Aquarèse, spécialiste de la découpe jet d’eau et de différents procédés à Ultra Haute- Pression (UHP) qui a été la première à faire construire un nouveau bâtiment (9 000 m²) complètement adapté à ses besoins mais aussi :
- Proferm, fabricant de menuiseries, portes et fenêtres en PVC et aluminium qui ne cesse de progresser. L’extension de son bâtiment (2 882 m²) sera plus spécifiquement dédiée à la logistique et permettra une amélioration des flux au sein de la zone de production qui elle aussi se trouvera agrandie.
- Sefar-Fyltis, Spécialiste du tissu monofilament. L’entreprise, qui se développe et doit s’automatiser, a fait construire une extension de 1 000 m2
- Prysmian, Top 5 des usines de production de fibres optiques dans le monde. D’ici quelques mois, une nouvelle tour de fibrage avec 6 nouvelles fibreuses et un poste de transformation électrique directement alimenté par le réseau THT de RTE seront opérationnels.
- Métaux Détail Service (MDS), entreprise spécialisée dans le négoce et la découpe de métaux (non-ferreux, inox, aciers) et plastiques. Avec une activité en pleine croissance, MDS manquait de place. Luc Bochynski, son dirigeant, a pris la décision de faire construire un nouveau bâtiment de 900 m2 à côté du bâtiment Alurol.
À la clé de ses différents investissements qui s’élèvent au total à plusieurs millions d’euros, des entreprises industrielles toujours plus performantes, des embauches sur le bassin local de population et surtout une attractivité accrue pour le territoire et ses entreprises.
Une situation privilégiée.
À 20 minutes de Lille, à proximité immédiate des grands axes de communication, le Parc bénéficie depuis toujours d’une situation géographique particulièrement intéressante. Un atout qui ne cesse de peser dans la balance lorsque des entreprises cherchent à s’implanter non loin de la métropole lilloise. Patrick Dargent se souvient, « lorsque j’ai créé Aquarèse, j’avais le choix entre m’implanter dans le sud ou m’établir dans le Béthunois… J’ai finalement choisi le Parc des Industries Artois Flandres pour sa proximité avec les grands axes de communication, mais aussi grâce à l’implication de l’ensemble des institutions publiques pour attirer des investisseurs. »
Aujourd’hui, après plus de 15 ans de management environnemental, le parc est toujours plus attrayant. De surcroît, il est implanté au cœur d’une zone densément peuplée, ce qui facilite le pourvoi des besoins en main-d’œuvre.
« Cela fait désormais sens d’investir pour s’agrandir et se moderniser »