Spécialisée dans le process du jet d’eau Haute Pression, particulièrement adapté à la maintenance des moteurs d’avion, Aquarese a longtemps dédié majoritairement son activité à l’aéronautique. Après des années de belle croissance, l’entreprise intégrait en 2019 des locaux flambants neufs à l’ouest du Parc juste avant que la crise COVID ne s’installe et que l’activité ne s’effondre. Histoire d’une belle résilience pour cette entreprise qui fête cet été ses 35 ans…
Aquarese, a été violemment impactée par la crise du COVID qui a entraîné celle de l’aéronautique. « Plus de vols, donc plus de maintenance, … Il a bien fallu adapter la taille de l’entreprise. », raconte Jérôme Debout, Directeur du site. « On a essayé d’anticiper le fait que ça repartirait mais on savait que ça serait long ». La société a donc redéfini sa structure tout en veillant à maintenir les fonctions clés au sein de l’entreprise. Cet effort d’adaptation a été soutenu par ses actionnaires, prêts à accepter des pertes pendant quelques années, sachant que le rebond viendrait tôt ou tard.
Afin de rester compétitive dans ce contexte de crise, Aquarese a également cherché à se diversifier, en créant de nouveaux produits et en s’aventurant dans le secteur des semi-conducteurs qui alimente ordinateurs, téléphones et autres appareils. « Il y a des similarités entre les machines qui créent les puces et les machines qui créent les moteurs d’avions. On a transposé nos technologies de décapage à cette activité. C’est un projet qui était dans les cartons mais que la crise a accéléré. » précise Jérôme Debout…
Aquarese n’a pas seulement pivoté vers une nouvelle industrie, elle a aussi optimisé l’utilisation de ses installations. Afin de tirer parti de l’espace rendu disponible par la restructuration, l’entreprise a décidé de louer, avec l’aide du SIZIAF, une partie de ses locaux à d’autres entreprises. Trois entreprises, DELVIATEK (concepteur et fabricant de têtes de batteries), l’AFPI (Centre de formation professionnelle spécialisé dans les métiers de l’industrie et du tertiaire) et SEGULA (bureau d’études), toutes parties prenantes dans le développement d’ACC, ont déjà pris résidence, et une quatrième, une entreprise de la région lensoise, est sur le point de rejoindre les premiers locataires.
Gérée de manière relativement informelle, l’expérience de la cohabitation est positive. Pour encourager la communication entre les différentes entreprises, un apéritif de rentrée sera organisé en septembre qui permettra à chacun de se présenter. En outre, l’ancien réfectoire d’Aquarese a été converti en un espace partagé où les employés des différentes entreprises peuvent se réunir pour déjeuner ensemble.
Malgré les défis auxquels elle a été confrontée, Aquarese a donc bel et bien réussi à rebondir. L’exposition du Bourget à laquelle Aquarese participait a mis en avant un nouveau boom de l’industrie aéronautique. L’entreprise en profite puisqu’elle a déjà vendu 8 machines de nettoyage de moteurs d’avions au cours du premier semestre dépassant ses prévisions de vente qui étaient de 5 à 6 machines. Avec un carnet de commandes rempli jusqu’en octobre 2024, la société est entrée dans une phase de recrutement.
Quant à la question de savoir si Aquarese reprendra ses locaux loués à l’avenir, cela semble peu probable, car l’espace est actuellement suffisant. « Avant la crise, nous avions une activité de production, nous fabriquions des pièces pour les moteurs d’avion. On s’est totalement séparé de cette activité directement et brutalement impactée par la crise Aéronautique. L’espace qui était dédié à cette production est aujourd’hui occupé par DELVIATEK et une partie de l’AFPI. Avec les surfaces qu’il nous reste, on peut encore doubler notre chiffre d’affaires. Plus de personnes oui, plus d’espaces pour des machines non ! » conclut Jérôme debout.