A l’heure où les machines arrivent à la gigafactory des batteries, ACC, au rythme de 2 à 3 par jour et à 4 mois du démarrage du site, rencontre avec Sébastien Mussa Peretto son HSE engineer encore appelé « Green factory manager »
« Les premières cellules tests pour batteries électriques doivent sortir des lignes en juillet prochain et la production à grande échelle, démarrer dès novembre », rappelle Sébastien Mussa Peretto. « Nous sommes passés de la phase « construction du bâtiment » qui mobilisait essentiellement du génie civil avec 300 personnes sur le site à la phase de réception et de mise en fonctionnement des machines avec bientôt, plus de 1000 personnes présentes. C’est peu dire que c’est la pleine effervescence ! Nous procédons néanmoins par étapes correspondant à celles du cycle de production : mélange, enduction, assemblage, remplissage… ».
Au sein de l’équipe depuis le lancement du projet en 2021, Sébastien Mussa Peretto y joue un rôle clé. Dans un premier temps, il a été en charge des études environnementales du site laissé vacant par Stellantis (procédure de cessation d’activité). Depuis, il est à la manœuvre sur des sujets stratégiques. En effet, c’est à lui de garantir l’obtention, en temps et en heure, des autorisations environnementales préalables à toute construction. Ce fut le cas pour le bloc 1 mais alors que celui-ci n’a pas encore démarré, le challenge est à nouveau à relever pour son extension de capacité de 8 à 16 GWh et pour la construction d’un bloc 2, similaire au 1, dès juin 2023 ! A noter, ce 2ème bloc entraine également un passage Seveso seuil haut en raison des quantités de produits utilisés dans procédé. Toutefois, les produits de chacun des blocs devant être stockés dans chacun des bâtiments, il n’y a pas d’augmentation du risque.
Autre mission clé s’il en est : garantir le respect des prescriptions environnementales en termes notamment de rejets dans l’air et de rétention des effluents. Dans cette phase de réception des machines, il doit donc s’assurer qu’elles répondent bien aux exigences en la matière. Les vérifications de conformité réglementaire se font de concert avec les services de l’état : SDIS, DREAL, ARS. « Cela se fait dans un esprit de partenariat et non pas dans une relation « exploitant/inspecteur », relate Sébastien Mussa Peretto. « Transparence et partage de l’information prévalent, chacun ayant conscience que cette gigafactory est une grande première et que la collaboration s’impose pour réussir. » Un CLAP (Comité Local d’Accélération de Procédures) a d’ailleurs été mis en place pour éviter tout blocage administratif qui retarderait le projet.
La raison d’être d’ACC étant d’ « accélérer la transition vers une mobilité plus durable et accessible à tous », la RSE est au cœur du projet. Il s’agit donc également pour Sébastien Mussa Peretto de limiter les impacts environnementaux de la future activité. Au-delà de la pose de panneaux photovoltaïques sur les toits des parkings du personnel et sur le bâtiment si la structure le permet (étude en cours), deux sujets majeurs sont sur la table et le seront en permanence pour concevoir des produits moins cher et plus respectueux de l’environnement : l’optimisation des ressources (eau, énergie) et la gestion globale des déchets avec toute une filière de recyclage à structurer. La récupération et la réutilisation des matériaux de base que sont le Manganèse, le Nickel et le Cobalt constituent un vrai enjeu.
Last but not least pour Sébastien Mussa Peretto qui est aussi guide nature à ses heures perdues : les actions en faveur de la biodiversité. Il a fallu par exemple compenser la destruction d’espaces verts par de nouveaux aménagements. Le choix a été fait de restaurer des espaces sur les terrils de Loos en Gohelle et Fouquières-lès-Lens en partenariat avec CPIE et EDEN 62. Mais aussi installer des nichoirs qui ont vite trouvé preneurs (contrairement aux idées reçues, nature et industrie peuvent faire bon ménage !), protéger les amphibiens…
Green factory business manager, un métier passion donc pour cet ingénieur qui après un passage dans la chimie textile a rejoint Stellantis à l’occasion d’un master qualité-instrumentation. Après quelques années d’ingénierie, il y a rapidement pris en charge les problématiques environnementales des projets des 3 sites régionaux : SELVENORD, Douvrin et Valenciennes. Depuis 2022, il est ACC.
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